La librairie Morisaki

La librairie Morisaki

Mardi dernier, le 6 mai, alors que je faisais quelques courses, je suis passé devant une librairie et j’ai eu la soudaine envie de m’acheter un bouquin. En franchissant le seuil de la boutique, je me suis souvenu que cela faisait un moment que j’avais envie de me replonger dans une œuvre issue de la littérature japonaise, et je me suis donc mis à la recherche de l’espace dédié.

Je me suis rapidement retrouvé au bon endroit, et devant moi s’alignaient de nombreux romans japonais. En parcourant les dos des livres, je retrouvais certains auteurs et titres familiers, ainsi que d’autres que je ne connaissais pas.

Je poursuivais mon exploration, balayant du regard les nombreux bouquins, accrochant mentalement quelques-uns d’entre eux. Ce n’est qu’à la fin des quelques rangées consacrées à la littérature japonaise qu’un titre s’est détaché du reste : La librairie Morisaki, de Satoshi Yagisawa. Rien qu’à la lecture du titre, une atmosphère m’attirait déjà. J’avais en tête l’ambiance de certaines librairies japonaises dans lesquelles j’ai déjà eu l’occasion de flâner, ainsi que celle de la vie quotidienne japonaise, qui exerce sur moi un charme discret et dans laquelle j’aime m’immerger à chacun de mes séjours.

La quatrième de couverture évoquait une histoire avec pour point de départ une peine de cœur, mais j’ai surtout été séduit par la mention du quartier Jinbōchō, où se déroule le roman et dans lequel je m’imaginais déjà faire vagabonder mon esprit au gré de la lecture.

Je suis donc sorti de la librairie avec ce petit livre en main, que j’ai glissé dans mon sac à dos pour ne l’en ressortir que quelques heures plus tard, alors que j’étais installé dans un train. Dès la première page, avant même de lire le titre ou les premières lignes de l’histoire, j’ai souri à la lecture de ce qui était écrit à propos de l’auteur :

Grand contemplatif, Satoshi Yagisawa a un goût prononcé pour les chats, la guitare et le café.

Une fois la lecture entamée, confortablement installé côté fenêtre, c’est bien simple, je n’ai pas pu décrocher avant d’arriver à destination — ce qui m’a permis de dévorer une bonne moitié du livre.

L’histoire, douce et légère, correspondait parfaitement à l’idée que je m’en étais faite alors que je découvrais le roman dans la librairie. Je me retrouvais ainsi baigné dans l’atmosphère tranquille des petites ruelles tokyoïtes, témoin du quotidien des différents personnages qui composent cette fiction urbaine empreinte de simplicité et de tendresse. Le lendemain, je refermais le livre après une séance de lecture toute aussi passionnée que la veille.

En dehors de l’histoire elle-même, ce que j’ai peut-être le plus apprécié dans cette lecture, c’est le plaisir simple d’imaginer les personnages, les lieux et les scènes : la minuscule librairie aux étagères encombrées et la petite chambre à l’étage, le café où les personnages se retrouvent, les ruelles discrètes du quartier… Autant de décors dans lesquels mon esprit aimait vagabonder. Cette lecture fut une petite parenthèse, à la fois simple et agréable, dont l’atmosphère continue de résonner doucement dans mon esprit.

J’ai découvert qu’il existait une suite à cette histoire, que je me procurerai sans aucun doute le moment venu, une fois le livre disponible en format poche.

En attendant, je vais poursuivre sur ma lancée et choisir l’un des quelques romans japonais rangés sur une étagère de ma propre bibliothèque, que je n’ai jamais pris le temps de lire, ayant été un temps quelque peu sujet au syndrome tsundoku.


L’illustration est signée Kanako Kuno et tirée de la couverture de l’édition française de La librairie Morisaki (Éditions Hauteville, collection Kibun). L’illustration a été légèrement adaptée pour la mise en page de cet article.